Debat sur le prix des produits bio (FNAB)

Chez Abeille et Biodiversité nous sommes pour le Bio et avons envie de défendre sa cause.
Parmi les arguments contre le Bio, on lui reproche souvent son prix trop élevé par rapport aux autres produits. Mais il y a débat. En fait, il faudrait comparer les coûts en prenant en compte la TOTALITÉ des éléments qui composent un prix. Ce n'est pas le cas pour le moment.
Certains coûts d'exploitation ou coûts sociaux sont oubliés, et pourtant ils devraient être présents dans le débat. Par exemple, le prix des produits issus de l'agriculture intensive ne tient pas compte :
- du coût de la dépollution de l'eau, des sols... (suite à l'emploi des pesticides)
- du coût des subventions agricoles (payées par les impôts)...etc...

Sur ce sujet nous vous proposons de lire l'argumentaire de la FNAB :


(Fédération Nationale d'Agriculture Biologique des régions de France)


Pour comparer les prix des produits, alimentaires ou pas, il faut qu’il y ait équivalence des produits à comparer et que tous les éléments qui composent le prix soient présents.



Sur l’équivalence des produits, la démonstration n’est plus à faire : les produits de l’agriculture biologique sont exempts de produits chimiques de synthèse et sont cultivés dans le respect du vivant, conformément aux cahiers des charges européens que respecte le producteur bio.

Concernant les éléments qui forment le prix : la distorsion de concurrence est présente à tous les niveaux de la construction du prix. En France, 60 000 exploitations agricoles françaises concentrent à elles seules 80 % des aides de l’Europe payées par les impôts des citoyens. La répartition de ces aides (décidée par le syndicalisme majoritaire et acceptée par l’Etat) entraine des différences de subvention à l’hectare pour tous les produits. Le différentiel peut aller jusqu’à 400% entre le maïs irrigué et l’herbe des prairies naturelles. Ce sont ces mêmes exploitations qui utilisent à outrance les intrants pétrochimiques dont on retrouve des résidus dans les sols, l’eau et l’air.

Il est donc essentiel, pour rapprocher équitablement les prix des produits bio des prix des produits issus des pratiques intensives et productivistes, de répercuter les coûts techniques et sociaux que génèrent ces derniers : dépollution de l’eau, des sols, et traitement des conséquences d’une alimentation surchargée en pesticides sur la santé.

Cette « vérité des prix » aurait le mérite de présenter à tous les citoyens et aux contribuables la facture réelle pour laquelle l’agriculture biologique n’a pas à rougir.

La réduction du coût des produits biologiques passe par une meilleure redistribution des aides européennes et par une réforme des pratiques agricoles. Elle passe aussi par un changement des pratiques de la grande distribution. Il est moins que certain que les prix les plus bas se trouvent dans ces temples de la consommation (les distributeurs spécialisés en bio sont environ 40% moins chers que la GMS* généraliste).

C’est le débat que la FNAB souhaite engager avec tous les acteurs du secteur, pour mettre au point un vrai plan d’alimentation européen qui permettra de remplir le « panier de la ménagère » de produits sains, au plus près des lieux de production, et de poursuivre le développement des filières pour mettre à la disposition du plus grand nombre des produits moins chers.

La FNAB regrette qu’à l'heure où même les agriculteurs conventionnels manifestent leur ras le bol (risque d’arrêt d’une exploitation sur cinq ; politiques de prix désastreuses de la GMS* et de l'agro alimentaire), les lobbies (relayés par certains médias) ciblent leurs attaques sur le bio qui bénéficie d'une conjoncture favorable, sous couvert d’une enquête orientée qui ne concerne que la grande distribution.

* GMS : Grande et Moyenne Surface